33. Confinée montagne Sainte-Geneviève

Ballades Confinées

"Cette séance de dédicace, dans le quartier des écrivains, montagne Sainte-Geneviève, en tant qu’auteur romanesque, va faire basculer mon destin. Si j'ignore à quel point, j’espère que l’écriture va me permettre de quitter mes fonctions à La Poste pour vivre libre (et confinée en écriture). En vérité, je ne suis même pas certaine d’espérer quoi que ce soit. Mon premier roman : Cet Enfant Que Tu M’as Volé, aux éditions Les Oiseaux de Papier, a été publié le jour de mon anniversaire, le jour de mes quarante ans. C’est un formidable cadeau que je savoure.
À l’occasion d’une autre dédicace à Toulon, ma ville natale, invitée à la Fête du Livre et élue Coup de cœur du salon par Var Matin et Nice Matin, un lecteur qui achète mon livre s'exclame : Quand même, quarante ans, c’est vieux pour publier un premier roman ! "

Si ce lecteur avait su que 14 ans plus tard, j'allais tout recommencer à zéro, en écriture, confinée dans un port de pêche du genre austère et hostile. L'éditeur de mon premier roman est mort et sa maison d'édition liquidée. J'ai, de fait, récupéré mes droits. Mon éditeur suivant a pris sa retraite et m'a rendu les droits de mon deuxième roman : Les Enfants Rouges. De fil en aiguille, en réfléchissant, je me suis aperçue que ces romans étaient ceux d'une époque qui avait de moi celle que je suis devenue certes, mais qui ne me correspondaient plus. Ni ces 2 premiers, dont je suis pourtant fière, ni les suivants, plus confidentiels. Alors j'ai appelé l'un de mes autres éditeurs pour lui demander de me restituer mes droits et de les supprimer de son catalogue. Il me fallait tirer un trait.
Aujourd'hui, j'ai non seulement repris l'écriture à zéro, d'autres projets, d'autres formes et genres, mais j'ai créé une société d'édition qui vient de publier un premier livre.
La cinquantaine pour re-rentrer en écriture, c'est vieux ou pas ?

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